Le Conseiller Funéraire est l’interlocuteur privilégié des familles. Il accompagne et conseille les familles dans l’organisation des obsèques ou d’un rapatriement mais aussi dans les démarches administratives et formalités pratiques à effectuer dans ces moments difficiles.
Le conseiller funéraire a avant tout un rôle d’intermédiaire et de coordonnateur entre les familles, assurances, administrations, hôpitaux, cimetières, aéroports et autres…
Souvent dans le désarroi, nos conseillers se doivent alors expliquer aux familles les différentes étapes des obsèques ou d’un rapatriement et son organisation; tout en respectant les volontés du défunt et en tenant compte parfois des contraintes matérielles possible. Ils organisent la cérémonie civile ou religieuse et peuvent proposer de multiples services, pour des obsèques à l’image de l’être perdu.
À travers le témoignage de nos trois conseillères funéraires au sein d’Anubis Group, vous allez découvrir la réalité de ce beau métier qui a pour priorité l’humain.
Dans cette interview, vous aurez alors le témoignage de Karima qui est au sein d’Anubis Group depuis 7 ans, de Danitza qui est parmi nous depuis 4 ans et d’Henna présente au sein de nos équipes depuis 2 ans.
Qui de mieux placé pour pouvoir expliquer et parler de son métier, que les personnes qui le vivent et le font tous les jours ?
Elles vous partagent leur expérience …
1. En quoi consiste votre métier de conseiller funéraire ?
Karima : Le métier de conseiller funéraire consiste à assister une famille en cas de décès. C’est-à-dire de les assister du moment du décès jusqu’au moment de l’inhumation et des obsèques. Nous sommes également présents pour les aider dans les démarches administratives ou autres organisations. Bien souvent nous sommes en contact avec la famille pendant toute la période de deuil mais aussi après l’organisation des obsèques, on peut rester en contact avec les proches sur une durée d’à peu près de trois à six mois.
Henna : Notre métier est d’accompagner les familles afin d’organiser les obsèques de leurs proches décédés ainsi que leurs rapatriements vers l’étranger… On est vraiment au plus près des familles. Nous organisons aussi des rapatriements et des obsèques pour des compagnies d’assurances et nous restons les premiers interlocuteurs des familles. On essaie de faire en sorte que tout se passe bien dans ces moments difficiles.
Danitza : Notre métier de conseiller funéraire, pour moi je dirai qu’il consiste à accueillir, conseiller et organiser les obsèques pour une famille. Mais également, proposer différents services, que ce soit dans la marbrerie, les accessoires au niveau du cercueil (emblème, oreillers, capitons…). Nous sommes là pour les accompagner mais aussi pour les conseiller car un deuil est souvent compliqué à gérer malheureusement pour les familles.
2. Qu'est-ce qui vous a poussé à faire ce métier ?
Karima : Mon empathie… j’aime beaucoup les gens, pouvoir les aider, les accompagner … C’est aussi pour moi une sorte de challenge.
Henna : Alors pour ma part, j’ai une formation de psychologue et j’aime beaucoup tout ce qui est contact humain et essayer d’accompagner un peu les gens dans leur souffrance afin de le leur enlever un maximum. De plus, j’avais travaillé pas mal sur la psychologie du deuil, du coup le funéraire était un milieu qui m’intéressait. J’ai donc voulu voir un peu de ce côté-là.
Puis je me suis rendue compte que lorsque nous organisons des obsèques pour les familles, on les décharge vraiment d’un poids énorme et ils sont soulagés qu’une personne prenne la main dessus, les accompagne et s’occupe de l’organisation.
Danitza : Personnellement, ce qui m’a poussé à faire ce métier c’est que petite, j’avais assisté à des obsèques d’un membre de ma famille et ce qui m’avait énormément touché, c’était la maîtresse de cérémonie qui était très proche de nous, elle nous avait accueilli et aidé du début jusqu’à la fin. Alors je me suis dit que lorsque je serai grande, je serai comme cette personne, qui est d’ailleurs toujours conseillère funéraire mais aussi thanatopractrice. C’est elle aussi qui m’a poussé à réaliser et à pratiquer ce métier aujourd’hui, donc c’est en partie grâce à elle. Pour ma part pourquoi pas suivre le même chemin qu’elle et devenir plus tard thanatopractrice à mon tour.
3. Quelle formations est nécessaire pour devenir conseiller funéraire ?
Karima : Il y a un diplôme à passer auprès d’une école funéraire, c’est une diplôme niveau 4 “Conseiller Funéraire”, c’est une formation qui se fait sur un mois avec un stage de quinze jours à faire. Puis au bout il y a un examen un écrit puis un oral, donc les deux notes associées donnent la moyenne qui va définir le niveau qui va nous être attribué. Il y a plusieurs écoles funéraires sur Paris, pour ma part j’ai fait l’école « ENAMEF », l’école Nationale des Métiers du Funéraire.
Henna : Il faut un diplôme de Conseiller Funéraire, c’est un diplôme qui se prépare avec deux semaines de cours, un examen écrit, deux semaines de stage puis un examen oral.
Danitza : Pour devenir conseiller funéraire, il faut le diplôme de conseiller funéraire. C’est une formation pour ma part, que j’ai effectuée chez ROC ECLERC à Créteil. J’ai fait deux semaines de formation avec 40 heures de théorie et un stage pratique de 35 heures. Le stage consistait à se rendre dans une société de pompes funèbres pour apprendre vraiment le métier de conseiller funéraire, et voir comment se déroulent des obsèques du début jusqu’à la fin ( accueil des familles, devis …)
4. Quels sont les avantages de ce métier ?
Karima : Les avantages c’est que nous sommes au plus près des familles, on voit tous les côtés, c’est-à-dire que notre rôle est d’accompagner les gens à l’église, au cimetière, on pleure avec eux, on les soutient … mais personne ne voit ce qu’il se passe réellement derrière.
Le fait de préparer le corps, qu’on envoie à un thanatopracteur pour faire les soins de conservations, généralement les personnes ne savent pas ce que c’est, le fait qu’on maquille le défunt pour le rendre présentable alors que tout le monde pense que le défunt est beau naturellement.
Nous avons aussi tout ce qui est démarches et formalités, qui est une partie importante et lourde pour une seule personne qui ne peut pas tout gérer et c’est pour cela que nous sommes aussi présents pour eux.
Nous avons aussi une sorte de ballet entre la coordination du cercueil, la mise en place du corbillard, les porteurs … c’est comme une chorégraphie élaborée minutieusement. Et lorsque que tout se passe bien, dans la plus grande fluidité, la famille ne se rend compte de rien de ce qui se passe en coulisse, et tout ce que la famille retiendra c’est que tout s’est bien passé dans la meilleure des sérénités.
Henna : Pour moi l’un des avantages premier est le contact humain. On voit plein de gens différents avec chacun leurs problèmes, leurs émotions … Après je pense que c’est mon côté psychologue qui parle … mais je le ressens de cette manière.
L’autre avantage de ce métier est que l’on travaille et l’on s’intéresse à quelque chose que la plupart des gens ne connaissent pas. Le funéraire fait peur à beaucoup de personnes, c’est même un tabou. Du coup, on découvre énormément de choses et surtout on apprend à gérer le deuil et tout ce qui l’entoure avec la peine des familles, leur détresse, leur douleur, leur colère parfois car les réactions sont différentes, on doit alors s’adapter à chacun comme il se doit.
On voit beaucoup de choses, on découvre beaucoup de choses mais le plus gratifiant est de pouvoir soulager et aider ces familles endeuillées.
Danitza : Les avantages de ce métier sont d’accompagner les familles du début à la fin, la satisfaction qu’un convoi, que des obsèques, qu’un rapatriement se soit bien passé. Et surtout savoir que la famille se souviendra de nous et reviendra vers nous malgré le moment difficile qu’elle aura vécu, c’est un sentiment inexplicable.
5. Quelle est la journée type pour un conseiller funéraire ?
Karima : Un conseiller funéraire commence très tôt le matin, on peut commencer au moment du décès à 7h 7h30 du matin, si la famille a déjà notre contact elle peut nous appeler dans la nuit, puis on commence lorsque les administrations ouvrent.
Puis le soir nous pouvons aussi terminer tard, car on peut encore avoir des décès aux alentours de 17h/18h, et nous sommes obligés au minimum d’avoir le contact famille, de rester avec eux, de leur expliquer, de les rassurer, et puis reprendre contact avec eux le lendemain matin.
Il n’y a finalement pas vraiment d’horaires, on commence tôt et on finit tard, mais le plus important est de toujours répondre aux familles.
Henna : Une journée type c’est beaucoup d’appels auprès des familles, des compagnies d’assurances mais aussi réaliser des devis. Nous avons aussi tout ce qui concerne la logistique et l’organisation d’obsèques, donc on va recevoir les familles, gérer tout ce qui est la logistique d’un enterrement du début jusqu’à la fin qui va à la commande du cercueil, le transport, vérifier que les fleurs ont été livrées, appeler l’hôpital … Ils nous arrivent aussi souvent que nous faisions des démarches à l’extérieur en mairies ou en préfectures…
Danitza : Généralement, lorsque je reçois la demande, j’appelle la famille afin de me présenter et de présenter mes sincères condoléances, les rassurer et leur dire que nous sommes là pour eux.
Par la suite, on fixe un rendez-vous dans nos locaux, afin d’organiser une rencontre. Une fois rencontrés, je leur donne des documents à signer comme le pouvoir, la déclaration et la demande de soins.
Ensuite je propose les cercueils et différents accessoires pour l’organisation des obsèques. J’explique aussi aux familles les soins de conservations qui ont une durée entre 8 à 10 jours en fonction de la cause du décès, de la corpulence du défunt, des soins médicaux qu’elle prenait …
Puis une fois que la rencontre famille se termine en m’assurant que tout est clair pour eux, je retourne à mon bureau c’est là que je commence à contacter les thanatopracteurs, à remplir les démarches administratives auprès de la mairie. Puis si c’est un rapatriement, je fais la demande de vol en fonction de la destination où va le défunt et lorsque tout est confirmé au niveau du vol … Je fixe avec l’hôpital les horaires de mise en bière, j’en informe la famille pour leur dire que la mise en bière se fera de telle heure à telle heure et que le vol est confirmé.
Puis le jour du convoi, je prévois mon équipe : un porteur et un corbillard qui se dirigeront le jour-J directement en direction de l’aéroport pour déposer le cercueil qui prendra le vol du lendemain.
6. Quelles sont selon vous les qualités à avoir pour effectuer ce métier ?
Karima : Pour faire ce métier, je pense que tout d’abord il faut avoir de l’empathie, de l’écoute, savoir écouter est très important surtout dans ces situations difficiles auxquelles les familles font face, avoir un esprit d’anticipation, car au moment où l’on parle à une famille, il faut déjà savoir derrière ce que tu vas leur proposer et ce qui va se passer. Car les familles auront forcément des attentes et nous de notre côté il faudra y répondre .
Et surtout savoir imposer des limites car nous avons parfois des familles qui sont dans le désarroi total et qui veulent tout rapidement et qui ne savent pas par où commencer … c’est alors à nous de leur expliquer, tout en les rassurant et en leur disant qu’on est là pour eux et pour répondre à leurs volontés de la meilleure des manières..
Henna : Il faut énormément d’écoute et de patience parce que les personnes sont dans leur deuil, et toute personne réagit différemment, il y aura des pleurs, de la colère, de la tristesse … C’est alors à nous de s’adapter à chaque personne.
Il faut à la fois être neutre mais avoir de la bienveillance. Il ne faut pas être trop empathique au point de prendre leur souffrance dans ce métier sinon on n’aura plus la force de pouvoir accompagner les familles comme il se doit. Il faut avoir beaucoup de patience et une bonne gestion du stress dans l’urgence et les imprévus et savoir travailler parfois sous la pression.
Particulièrement chez Anubis, il faut savoir travailler en équipe ce qui est très important : l’esprit d’équipe.
Danitza : Dans un premier temps il faut déjà être très attentifs et à l’écoute des familles pour pouvoir les accompagner au mieux dans cette étape difficile de leur vie . Être calme, ne pas être de nature stressée ou nerveuse pour pouvoir s’adapter à tous types de réactions et de comportements des familles et aussi être accueillant et chaleureux.
7. Tout au long du processus d'organisation d'obsèques, avec qui collaborez-
vous pour la bonne réalisation de celui-ci ?
Karima : À l’extérieur, on collabore avec des thanatopracteurs, avec toutes les administrations, tout ce qui est mairies, hôpitaux, chambres funéraires, les services de corbillards, les porteurs … S’il y a besoin d’une église on contacte l’église, le secrétariat pour fixer les horaires. On est aussi en contact avec les prestataires, les fournisseurs de cercueils.
Si on organise une cérémonie religieuse, il faudra prévoir le matériel adéquat (portes bougies, pieds pour supporter le cercueils…)
Et s’il s’agit d’une inhumation, on coordonne avec les services du cimetière, on va acheter les concessions, trouver le marbrier pour effectuer les creusements…
Par contre si c’est une crémation, on appelle le crématorium et on organise tout avec celui-ci.
Henna : On collabore avec les transporteurs, les hôpitaux, les thanatopracteurs pour les soins, l’institut médico légale, les commissariats parfois lorsqu’il y a des enquêtes judiciaires, les mairies, préfectures, ambassades, consulats pour tout ce qui concerne les démarches …
Danitza : On collabore avec l’hôpital pour pouvoir fixer le départ du défunt et organiser les horaires qui conviennent puis à notre déléguée des opérations Lila ou notre démarcheur pour effectuer les démarches auprès des mairies et consulats.
Nous sommes aussi en contact avec le fournisseur des cercueils, pour que le cercueil soit livré à l’hôpital, avec le transporteur afin de fixer le convoi. On collabore aussi avec la préfecture et aussi avec Anubis Logistique pour convenir du vol.
8. Citez trois choses que vous aimez le plus dans votre métier ?
Karima : Aimer quelque chose dans un décès c’est glauque … Mais ce que j’aime le plus ce sont les challenges, plus c’est compliqué en organisation logistique plus j’adore.
Mais le plus beau je pense, c’est le fait de voir la famille contente, satisfaite, du fait que tout s’est bien passé, et que tout le monde a trouvé l’organisation belle et agréable et juste ça, ça me rend heureuse.
Henna : Tout d’abord le contact humain, le fait de pouvoir aider et soulager les familles puis aussi le côté “découverte” comme je l’ai dit précédemment les familles réagissent différemment face au deuil, du coup pour nous c’est toujours une nouvelle rencontre, aventure face à laquelle nous devons nous adapter et y faire face et surtout comprendre la réaction des personnes en face de nous pour pouvoir les accompagner au mieux.
Danitza : Que la famille soit satisfaite des obsèques, que ce soit de l’inhumation, de la crémation ou du rapatriement. Que le convoi se passe bien, c’est ma priorité principale.
Je mets aussi un point d’honneur à ce que les volontés du défunt soient réalisées, ce qui est très important pour moi.
Le fait aussi de pouvoir trouver des solutions aux familles, répondre à leurs attentes, qu’un rapatriement se déroule dans les meilleures conditions, ce sont des choses qui me rendent fière et heureuse car j’ai pu accompagner et épauler une famille dans l’un des moments les plus difficiles de leur vie. Si la famille est satisfaite, je suis satisfaite !
9. Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite faire votre
métier ?
Karima : Mon conseil à moi, ce serait de bien écouter, de bien tout noter et de ne surtout pas hésiter à poser plusieurs questions.
Être patient car des fois nous sommes amenés à répéter plusieurs fois la même chose aux familles et à répondre aux mêmes questions.
Prendre les choses de manière zen, c’est-à-dire que même si c’est dure, si dès le départ tu es bloqué tu ne pourras pas avancer avec la famille et l’accompagner comme il se doit. Alors que si dès le départ tu es calme et posé, et que tu n’hésites pas à poser des questions et surtout à répondre aux questions à la famille quitte à répéter plusieurs fois, tout se passera dans les meilleures conditions.
Henna : Il ne faut pas avoir peur du funéraire, même si c’est un sujet malheureusement encore tabou.
Savoir écouter, car nous sommes face à des personnes qui ont besoin d’être écoutées dans ces moments difficiles et qui ont souvent besoin de parler et savoir choisir au mieux les mots pour être le plus claire possible et que les familles se sentent en confiance avec nous et à l’aise.
Danitza : Tout d’abord je conseille aux personnes qui ont peur des corps ou de la mort de ne pas faire ce métier.
Le plus important, je pense c’est de faire ce métier par amour et pas par intérêt, il faut aimer accompagner, assister et aider des personnes qui sont dans l’un des moments les plus difficiles de leur vie.
Si vous êtes une personne qui ne sait pas garder son sang froid et son calme face à des familles parfois qui sont dans la colère, l’impatience et qui parfois ne savent pas communiquer avec vous poliment, ce métier n’est malheureusement pas fait pour vous.
Car nous nous retrouvons parfois, malgré nous dans des conflits familiaux intenses et nous devons faire en sorte de garder notre calme et de trouver un terrain d’entente pour les deux partis.
Ne pas être de nature stressée, même si tous métiers comporte du stress, mais il faut du moins, ne pas le montrer aux familles et ne pas se laisser rapidement dépasser par les évènements, car la famille est tout aussi dépassée que nous avec ce qu’elle vient de subir.
De plus, un décès ne prévient jamais, c’est pour cela qu’il faut toujours garder la tête sur les épaules, garder son côté professionnel tout en s’investissant humainement avec la famille pour les accompagner au mieux, car nous sommes l’épaule sur laquelle elle se repose dans ce moment difficile.
Pour ma part, je donne mon numéro de téléphone aux familles, pour être le plus disponible pour eux à n’importe quelle heure, car pour moi un décès n’a ni d’heure ni de jour, ça peut arriver à tout moment, c’est pour cela que je tiens à être présente et à être disponible pour les familles 24/24.
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